Votre dernier film?

De quoi ça parle ? Surgi de nulle part, le phénomène frappe sans discernement. Il n'y a aucun signe avant-coureur. En quelques minutes, des dizaines, des centaines de gens meurent dans des circonstances étranges, terrifiantes, totalement incompréhensibles. Qu'est-ce qui provoque ce bouleversement radical et soudain du comportement humain ? Est-ce une nouvelle forme d'attaque terroriste, une expérience qui a mal tourné, une arme toxique diabolique, un virus qui a échappé à tout contrôle ? Et comment cette menace se propage-t-elle ? Par l'air, par l'eau, ou autrement ? Pour Elliot Moore, professeur de sciences dans un lycée de Philadelphie, ce qui compte est d'abord d'échapper à ce phénomène aussi mystérieux que mortel. Avec sa femme, Alma, ils fuient en compagnie d'un ami, professeur de mathématiques, et de sa fille de huit ans. Très vite, il devient évident que personne n'est plus en sécurité nulle part. Il n'y a aucun moyen d'échapper à ce tueur invisible et implacable. Pour avoir une mince chance de survivre, Elliot et les siens doivent à tout prix comprendre la véritable nature du phénomène, et découvrir ce qui a déchaîné cette force qui menace l'avenir même de l'espèce humaine...


La forme :

Un des thèmes principaux de ce nouveau long-métrage est le problème de la forme, un peu comme dans The Thing de John Carpenter. En effet, si dans The Thing, la chose tue pour trouver une forme définitive et effraie par le fait qu'elle n'ait justement pas de forme , dans Phénomènes, le mal n'a pas de forme saisissable puisque il semblerait que ce soit la nature et les végétaux qui décident d'entreprendre une sorte de guerre avec le genre humain en véhiculant une molécule qui supprimerait l'instinct naturel de survie des êtres humains. Mais comment les végétaux pourraient ils véhiculer une molécule puisqu'ils sont statiques ? Et bien le vent, un phénomène naturel les aident. Et le vent n'est pas saissable. Il ne peut être touché. Nous n'avons pas d'images de ce qu'est le vent . Nous le sentons quand il nous touche mais nous ne pouvons pas le toucher . Et c'est là que réside précisément notre peur : le vent n'ayant pas de forme, nous ne pouvons pas le visualiser, le voir et le toucher mortellement. Nos armes ne peuvent pas l'arrêter.

L'auto-destruction :

M Night Shyalaman a décidé de faire suicider les personnages et non pas de s'attaquer les uns aux autres. Il y a sans doute une raison à cela. Et je pense simplement que si les personnages décident de mettre fin à leur vie c'est tout simplement parce qu'en détruisant la nature comme les êtres humains le font, ils se détruisent eux-mêmes. Nous avons besoin de la nature pour vivre au même titre qu'un coeur ou qu'un foie.

La Revanche de M Night Shyalaman

Sorte de réalisateur adoré, puis maudit M Night Shyalaman prévient dès la première scène ses détracteurs : ce film n'est pas un conte trop gentil comme on lui a reproché avec la Jeune fille de l'eau. Ce film ne fait pas dans la dentelle. C'est ce que montre la première scène avec cette scène qui se plante dans le cou un pic à cheveux. Le générique du début annonce également que le film sera noir : les beaux nuages bleus se transforment en d'épais nuages noirs .

La paranoia :

L'on sait que le réalisateur s'est inspiré de L'invasion des profanateurs de sépultures de Don Siegel et qu'il a voulu reproduire la paranoia qui lui a glacé le sang. Non seulement, l'on voit comment les personnes réagissent différement face à un évènement d'origine inconnu. Mais chez Shyalaman, les personnages n'ont pas de réactions stupides mais plutôt proches de la réalité. La paranoia agit sur plusieurs niveaux : certains restent cloitrés chez eux avec des masques à gaz et refusent d'ouvrir leur porte, d'autres refusent de savoir quoique ce soit et enfin certains autres luttent pour leur vie en gardant espoir . Les personnages comme les spectateurs sont frappés par la paranoia, ayant peur à chaque fois que le vent fend l'air. Enfin, la paranoia agit à un autre niveau. Dès la première attaque, la plupart de la population croit à des attentats terroristes . Ainsi, le réalisateur peut dénoncer une des conséquences sur les esprits de notre époque.

Le problème des armes aux Etats-Unis :

L'on constate que de très nombreuses personnes dans le film s'enlèvent la vie avec une arme à feu. A deux occassions, ce sont les déteneurs de la sécurité (police et armée) qui permettent à une foule de personnes contaminées de s'enlever la vie. M Night Shyalaman cherche-t-il à montrer que trop d'armes à feu sont en libre circulation aux USA ? Veut-il montrer qu'une arme à feu n'est vraiment pas nécessaire pour faire la circulation ? Mais les armes à feu ne sont pas toujours utilisées contre soi-même dans le film. En effet, il y a une scène où deux adolescents tentant de chercher à manger se font littéralement descendre par une autre personne. La personne en question agit ici par paranoia. La paranoia tue donc.

Pourquoi l'action se déroule uniquement aux Etats-Unis ?

Bien que les végétaux sont martyrisés un peu partout dans le monde, les Etats-Unis sont la cible privilégiée de ces attaques. Pourquoi ? Il est fort probable que cela ait à voir avec la pollution extrême des Etats-Unis qui refusent littéralement de faire quelconque effort. Mais la pollution n'est pas la seule raison, il y a aussi la destruction pure et dure des végétaux pour faire des profits.

Pourquoi la nature se rebelle-t-elle ?

Il semblerait que le réalisateur donne la parole aux végétaux dans ce film. En effet, l'on connait l'importance capitale de la nature qui produit de l'oxygène et qui nous maintient en vie. Après ces grands services que nous rendent chaque jour les végétaux, l'on décide de raser des forêts pour faire des maisons, de couper des arbres parce qu'ils nous genent, et même simplement de couper l'herbe . Tout ce que l'on peut faire aux végétaux, on ne leur demande pas. Ils subissent l'action humaine.

Références : Hitchcock maitre de Shyalaman ?

L'on constate que dans ce long métrage, le réalisateur semble faire des clins d'oeil à certains films. Ainsi deux films sont cités à l'écran dont l'exorciste. Hitchcock fait l'objet de nombreux clins d'oeil notamment avec Psychose . Le réalisateur refait la scène de la poupée sur le lit. Il est fort probable que Shyalaman montre son admiration pour ce genre de film mais cette scène a une empreinte dans la réalité dans le sens où c'est bien la vieille dame qui a posé cette poupée sur ce lit, pour vérifier qu'on ne la vole pas. Ainsi Shyalaman retrouve un des thèmes principaux : la paranoia. A un moment au début du film, le train s'arrête soudainement et là on retrouve une des scènes des Oiseaux de Hitchcock après que les écoliers se soient faits attaquer . Le couple protègeant la petite fille n'est pas sans rappeler celui dans les Oiseaux. La nuit des morts vivants a sans douté été une grande inspiration dans le sens où les personnes contaminées semblent littéralement être des zombies qui n'agissent plus vraiment d'eux-mêmes. C'est sans doute pour cela qu'ils partagent tous la même arme pour en finir.